COGITO #4 : L’AMOUR SANS POURQUOI
- quodestproject
- 12 mai
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 mai
" L'amour " Auteur : Paul k.

L'amour : Tu es ce que tu cherches.
Une invitation à poser les masques, à déposer la tête,
et à se rappeler ce que nous avons toujours été : l’amour, sans condition.
Pas celui qu’on attend ou celui dont on pense avoir besoin… mais celui qu’on est.
Viens comme tu es. Et peut-être… repars un peu plus toi-même.
Bonsoir à toi.
Avant que quoi que ce soit ne commence…
je voudrais te demander quelque chose d’un peu étrange.
Un petit geste simple, presque enfantin :
laisse ta tête là, un instant.
Oui, juste là, à côté de toi.
Tu peux même l’imaginer posée sur le coussin du doute, ou suspendue au porte-manteau des habitudes.
Fais comme tu veux.
Mais ne m’écoute pas avec ta tête.
Ce soir, je ne m’adresse pas à l’idée que tu te fais de toi.
Ni au rôle que tu joues si bien, chaque jour, sans même y penser.
Je ne parle pas à ton personnage.
Je parle à toi.
Pas le "toi" de l’état civil ou des réseaux sociaux.
Non.
Toi.
Juste là.
Derrière les mots.
Derrière les apparences.
Derrière même la volonté de comprendre.
Tu vois, il ne s’agit pas ici d’accumuler une idée de plus.
Il ne s’agit pas de comprendre…
mais de reconnaître.
Tu le sais déjà, n’est-ce pas ?
Au fond de toi, il y a cette intuition discrète, tenace, familière.
Que ce que tu cherches… ne s’apprend pas.
Que ce que tu veux vraiment sentir, toucher, vivre…
n’a jamais été ailleurs.
C’est là.
Depuis toujours.
Silencieux.
Immobile.
Présent.
Comme un ami fidèle qu’on aurait oublié en cours de route.
Et qui n’a jamais bougé.
Alors ce soir, je ne suis pas là pour t’enseigner.
Ni pour t’éveiller.
Je suis là pour te rappeler.
Pour qu’ensemble, on se souvienne.
Tu l’as appelé de mille noms.
Certains presque sacrés.
D’autres chuchotés, en secret, les nuits où tu ne savais plus très bien pourquoi tu te levais le matin.
Tu l’as cherché.
Oh oui… Tu l’as cherché partout.
Dans l’autre, d’abord.
Dans un regard qui enfin te comprendrait.
Dans une peau qui te serrerait assez fort pour faire taire le manque.
Dans les bras d’un "je t’aime" qui durerait plus qu’un dimanche soir.
Tu l’as cherché dans le faire aussi.
Dans les projets, les performances, les listes de choses à accomplir.
Comme si "faire assez" allait enfin te donner le droit d’être.
Et puis dans la réussite…
Dans les applaudissements, les compliments, les trophées, les followers, les likes, les chiffres.
Tu t’es dit : peut-être qu’un jour, quand j’aurai assez…
je me sentirai accomplie, entière… complète.
Tu l’as même cherché dans la reconnaissance.
Dans ce regard extérieur qui, peut-être, validerait enfin que tu as ta place.
Que tu es digne.
Que tu comptes.
Mais ce que tu cherchais…
ce n’était pas du tout ce que tu pensais.
Ce n’était pas une réponse.
Pas une solution.
Pas un "truc à trouver" pour cocher la case du bonheur.
Non.
C’était une origine.
Quelque chose d’avant les manques.
Quelque chose de plus vieux que les blessures.
Quelque chose de si intime que tu l’as confondu avec toi-même.
Et cette origine, tu la portes.
Tu la respires.
Tu l’es.
Elle s’appelle : amour.
Mais pas l’amour qu’on t’a vendu.
Pas celui des chansons qui s’arrête à la première trahison.
Pas celui qui dépend, qui se mesure, qui attend.
Pas celui qu’on craint de perdre ou qu’on tente de gagner.
Pas celui qu’on mendie en espérant qu’un jour, quelqu’un finira par nous choisir.
L’amour.
Le vrai.
Celui qu’on n’a pas besoin de mériter.
Celui qui ne se voit pas, mais qui est partout.
Dans chaque respiration.
Dans chaque silence entre les mots.
Dans ce battement de cœur que tu ne contrôles pas mais qui te garde en vie.
Celui qui est là… même quand il n’y a personne.
Même dans le noir.
Même dans l’absence.
Même dans la douleur.
Surtout dans la douleur.
Parce qu’à l’endroit où tout se casse…
là, exactement là…
cet amour, lui, ne bouge pas.
Tu veux que je te dise ce qu’est l’amour ?
Pas la version qu’on étale dans les vitrines.
Pas celle qu’on répète dans les films jusqu’à la nausée.
Pas l’amour qu’on « Instagram ».
Je parle de l’autre.
Celui qu’on oublie trop souvent.
Celui qui ne fait pas de bruit.
L’amour… c’est ce qui est là quand il n’y a plus rien d’autre.
Quand les rôles tombent.
Quand les efforts s’épuisent.
Quand les "je vais y arriver" cèdent la place à "je n’en peux plus".
C’est ce qui reste quand tout s’effondre.
L’amour, c’est l’écran blanc.
Immaculé.
Infini.
Celui sur lequel ton film intérieur se projette.
Tes histoires, tes douleurs, tes joies, tes attentes…
Tout cela passe.
Des scènes. Des chapitres. Des envolées. Des drames.
Mais l’écran, lui, ne bouge pas.
Il est.
Et cet écran-là…
ce fond d’être,
ce silence d’avant le bruit,
ce calme derrière le vacarme du monde …
c’est ça, l’amour.
Tu le portes.
Tu en viens.
Tu y retournes, sans le savoir, chaque fois que tu te laisses tomber, nu, sans défense, dans l’instant.
Mais dans ce drôle de jeu qu’on appelle "la vie"… tu as oublié.
Comme nous tous.
Tu as confondu les personnages avec ce que tu es vraiment.
Tu t’es crue dans le rôle principal, alors que tu es aussi la scène, la lumière, la pièce toute entière.
Tu as pris les reflets pour la source.
Tu as couru après des éclats en oubliant la lumière.
Et pourtant…
tu sais.
Tu sais ce que c’est.
Tu le reconnais quand tu regardes un enfant dormir.
Quand, soudain, le monde se tait.
Un instant suspendu, sans but, sans besoin.
Et tout devient clair, sans raison.
Tu sais ce que c’est, quand quelqu’un te touche sans rien attendre.
Juste une main sur ton épaule. Juste un regard vrai.
Tu sais ce que c’est dans ce soupir…
celui qui t’échappe quand tu ne luttes plus,
quand tu laisses tout tomber.
Ce que tu ressens là…
c’est toi.
Ce n’est pas extérieur.
Ce n’est pas temporaire.
C’est ce que tu es quand tu cesses d’avoir peur.
Et tu sais quoi ?
Il n’y a jamais eu d’obstacle.
Jamais eu de mur.
Jamais eu de condition.
Juste une croyance.
Une toute petite histoire… répétée comme une berceuse :
"je ne suis pas digne",
"je dois mériter",
"je dois prouver".
Mais à qui ?
Pour quoi ?
Qui attend encore que tu sois autre chose que ce que tu es déjà ?
Tu n’as rien à devenir.
Rien à atteindre.
Rien à prouver.
Tu n’es pas un chantier. Tu n’es pas un problème à résoudre.
Tu n’as rien à guérir.
Rien à corriger.
Tu as juste à t’abandonner…
à ce que tu es déjà.
Et ce que tu es…
ce n’est pas un concept.
Ce n’est pas une idée.
Ce n’est pas une image qu’on pourrait coller sur toi.
Ce que tu es…
c’est amour.
Pas un sentiment fugace, changeant comme la météo.
Pas une émotion qu’on peut classer dans un dictionnaire de développement personnel.
Pas une énergie qu’on cherche à faire monter.
Une nature.
Ta vraie nature.
Celle qui fait pousser les arbres sans qu’ils aient à comprendre comment.
Celle qui fait battre ton cœur, même quand tu dors, même quand tu doutes.
Celle qui tient les galaxies en équilibre, sans bruit.
Celle qui t’a amené ici ce soir, peut-être sans que tu saches pourquoi,
mais avec au fond… une sensation. Un appel. Un frémissement.
L’amour, ce n’est pas quelque chose à vivre.
Ce n’est pas un moment qu’on capte et qu’on encadre.
C’est ce avec quoi on vit tout.
C’est lui qui t’a relevé après chaque chute, même quand tu pensais que tu ne pourrais plus jamais te relever.
C’est lui qui a laissé ta main s’ouvrir pour pardonner, alors que tout en toi criait non.
C’est lui qui parle à travers toi…
quand tu n’as plus rien à défendre.
Quand tu n’as plus besoin d’avoir raison.
Quand tu dis enfin : "je ne sais pas",
et que c’est doux.
Et lui… il ne demande rien.
Il ne veut rien.
Il ne cherche pas à te changer.
Il est.
Il est patient.
Bienveillant.
Il ne jalouse pas.
Il ne juge pas.
Il ne calcule pas.
Il ne cherche pas son intérêt.
Il ne s’agace pas de tes retards, de tes retours, de tes doutes.
Il ne soupèse pas ce que tu donnes ou retiens.
Il ne compte pas.
Il ne t’enferme pas.
Il libère.
Et c’est pour ça qu’il fait peur.
Parce qu’il ne se maîtrise pas.
Parce qu’on ne peut pas le faire entrer dans un tableau Excel.
Parce qu’on ne peut pas le signer au bas d’un contrat, ni le sceller par une promesse.
Parce qu’il ne donne pas de garantie.
Il ne te protège pas du chaos.
Il te traverse.
Mais il guérit.
Il guérit tout.
Pas comme un chirurgien.
Pas comme une correction.
Mais comme la lumière… qui entre dans une pièce qu’on croyait condamné à tout jamais.
Il ne corrige pas : il dissout.
Il ne combat pas : il éclaire.
Et dans sa lumière, il n’y a plus rien à défendre.
Plus rien à détester.
Plus rien à réparer.
Il ne reste que toi.
Dans la nudité la plus douce qui soit :
celle de l’être.
Tu crois que le monde a besoin de réponses ?
Non.
Le monde n’a pas besoin de réponses.
Il a besoin d’amour.
Tu crois que tu as besoin de certitudes ?
Non.
Tu as besoin de retrouver ce que tu n’as jamais perdu.
Regarde.
Regarde-toi.
Tu es là.
Tu respires.
Tu entends.
Tu es vivante
Et dans chaque souffle… dans chaque battement de ton cœur…
là, juste sous la surface de ce que tu crois être,
il y a une vérité simple.
Derrière chaque peur, chaque colère, chaque repli…
il y a une soif d’aimer.
D’être aimée
Mais surtout… d'ÊTRE l’amour.
Tu vois…
c’est là que tout se joue.
Et ça, personne ne peut te le donner.
C’est une essence que tu portes.
Personne ne peut t’en priver.
Tu es ce que tu cherches.
Et ce que tu cherches…
est déjà là.
Tu n’as pas besoin de croire ce que je dis.
Tu n’as pas besoin d’y réfléchir.
Tu n’as pas besoin de me suivre dans des chemins de pensées, dans des concepts, dans des philosophies.
Juste…
sens.
Sens ce qui est là, maintenant, sous ta peau.
Là, maintenant, dans ce silence entre mes mots.
Là, maintenant, dans ce souffle que tu n’as pas commandé.
Là, maintenant, dans ce qui n’a besoin d’aucune réponse.
Laisse-toi choir dans cet espace.
Cet espace qui est plus vaste que tout ce que tu connais.
Ce n’est pas une idée.
C’est un souvenir.
Un souvenir d’avant, d’avant même que tu sois toi.
Un souvenir aussi ancien que le monde.
Aussi pur que le silence.
Aussi immense que toi.
L’amour est ce qui est.
Et ce que tu es…
…c’est cela.
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